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30 novembre 2010

#101

Oh.

Il est parti.

Je ne le reverrai pas avant jeudi.

On a baisé assis sur le rebord de ma baignoire, parce que depuis que j'ai eu un stérilet, mes règles c'est les chutes d'Iguaçu, en rouge.

Pas le summum de la baise, techniquement, mais je m'en foutais parce que je voulais juste être contre lui et voir ses yeux à la lumière du jour (les volets de ma chambres sont coincés depuis la froidure).

Il m'a dit que j'allais casser le porte-savon en émail, sur lequel ma main gauche avait pris appui.

Je n'ai rien cassé du tout.

Sa bite était rouge carmin et ses pupilles, menthe à l'eau.

Il prend du bide, depuis qu'il a arrêté de fumer.

Et des seins. Je déteste les seins de gras, sur les hommes.

Il porte une magnifique montre en ce moment, avec un bracelet de cuir noir. 

Hier on a pas fait l'amour. Je l'ai sucé très longuement.

Ses couilles ne sentaient pas les couilles, elles sentaient sa peau. J'ai pu me fourrer là-dedans et y passer près d'une demi-heure, sans me lasser, sans haut-le-coeur (à cause des poils et de l'odeur de macération dans les replis de peau). Juste le regret qu'il se soit rasé les couilles (ses poils n'ont plus la douceur du bébé alpaga, maintenant, et la repousse pique).

Aujourd'hui j'étais à bloc, tout m'excitait, de lui, j'avais même envie qu'il me dise ces mots, entendus mille fois : on fait l'amour ? Je vais te faire l'amour. Tu veux qu'on fasse l'amour ? Jusqu'à ce que je le connaisse, je ne pouvais ni dire, ni entendre ces mots. J'étais profondément agressée, quand une amie les prononçait pour parler de son mec, j'avais l'impression qu'elle se forçait à le dire sans affect, comme si c'était tout à fait normal, qu'elle faisait ça pour me montrer qu'elle avait un rapport beaucoup plus sain que moi à la sexualité... "Faire l'amour", c'était déjà, pour moi, un peu faire l'amour, donc indécent, donc le feu qui brûle dans mon âme, je me cramais les doigts, et le reste. 

Je me suis épilée les aisselles, ce matin, avec des bandes de cire que j'ai réchauffées sur mon radiateur. A droite, tout est parti facilement, mais à gauche, il est resté une petite parcelle de poils fins, qu'il a caressée du bout de son doigt.

Je voudrais juste qu'il m'aime.

Je m'ennuie.

Mon pull a imprimé le fil dans la peau de ma main, on dirait une main de très vieille femme.

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Commentaires
E
« "Faire l'amour", c'était déjà, [...] donc le feu qui brûle dans mon âme, [...]<br /> Je voudrais juste qu'il m'aime.<br /> Je m'ennuie. »<br /> C'est simplement dit. C'est très fort.<br /> <br /> NB: Arian, quand vous écrivez « "nommer, c'est créer". Dire les choses engagent d'autre processus qu'un bout flasque de langue »,<br /> je crois que vous faites allusion à<br /> "Quand dire, c'est faire" de J. L. Austin .<br /> J'ai beaucoup aimé votre commentaire.
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A
J'ai lu, mais je ne sais plus à qui je le dois, que "nommer, c'est créer". Dire les choses engagent d'autre processus qu'un bout flasque de langue, deux cordes vocales et un lexique neuro-stocké quelque part dans de la cervelle molle. Le fait de dire engage la part de soi, cette part qui est spectatrice de soi-même. Quand on dit les choses, on s'entend, on se sent, on se voit entrain de les dire. Alors dire "faire l'amour", ce n'est pas aussi simple. Oui.<br /> <br /> Mais pour comprendre cela, il faut avoir percé le niveau de conscience, rare, qui sait les indémélables, sublimes et damnées liaisons que le verbe, les mots, la pensée et l'âme entretiennent.<br /> <br /> C'est en étant conscient de cela que l'on comprend alors que dire "faire l'amour" peut être impensable, donc impossible, ou qu'une envie irrépressible de dire "je t'aime" en pleine sodomie peut être pensable donc possible. Il n'y a pas d'âme sans mot. Il est donc logique que, à un certain niveau de conscience de soi, il n'y ait pas de mots sans âme.<br /> <br /> Cela peut paraître de la réthorique. Rasoir. Obscure. Pédante. Cela n'en est pas. C'est au contraire une lecture simple: son ordre intérieur passe par les mots que l'on dit, écrit ou tait. Cela fait sens.<br /> <br /> Et la lecture de tes mots à toi, souvent, font vibrer les miens, donc ma pensée, donc mon âme. Pas nécessairement par compassion ou par adhésion, simplement, mais c'est déjà beaucoup, par le simple spectacle d'une autre mécanique, complexe, vivante, profonde (tranchante, sans doute) qui se débat de mots.<br /> <br /> Et puis j'adore quand tu parles cul ;-)))
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Avant-propos

Lecteur, lectrice,
Mon nom est (presque) Coppélia Brulé et ceci est (presque) mon histoire. 
Génétiquement bizarre, tenant autant de la méduse que de l'homo erectus, j'essaye de vivre parmi les humains. 

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