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21 septembre 2010

#71

G vient de partir.

C'était une de ces journées qui me font passer, d'un coup, un palier supplémentaire vers la dépendance.

Il y a eu quelque chose dans son visage qui m'a semblé encore plus pur, plus angélique, et la clarté de sa prunelle, encore plus laiteuse. Je sens venir ces choses-là. On est allongé sur le lit, sans faire l'amour, se regardant fixement. Je suis tellement sous le choc, la pièce encore envahie de son odeur, que je dois m'y reprendre à deux ou trois fois pour écrire la moindre phrase. Il fixait le mur, un peu vaguement, et puis son oeil s'est fixé sur moi. Là, il s'est passé quelque chose de surnaturel : son iris a rétréci jusqu'à la taille d'une minuscule tête d'épingle, comme s'il fixait le soleil lui-même, tandis que la lumière n'avait pas changé. 

Ensuite, nous avons baisé, encore plus passionnément que d'habitude, sans parler, sans rire, ni plaisanter, en nous regardant simplement, et en laissant mon sexe avaler sa verge. Parfois, il me couvrait de baisers. Après la première étreinte, je lui ai demandé : "je suis ton petit chat noir ?". "Oui", il m'a dit, "... et mon trésor en or".

-"Et tu m'aimes comment ?"

-"A m'en rendre fou".

Pour la troisième étreinte, il m'a fait monter sur lui, à califourchon. J'ai aspergé son ventre, la flaque s'est rapidement étendue sur le drap. J'ai essayé de retenir mon eau, en vain. Je dégoulinais de désir, ses couilles, comprimées dans mon cul par ma main, étaient glissantes comme des boules de pâte huileuses, sa verge buttait contre mon vagin dans un mouvement délicieux, les yeux mi-clos en une fente bleu-vert, son sourire taché de nicotine, je devinais déjà que son départ allait m'arracher une ou deux vertèbres. Pourtant, je n'ai pas fait d'histoire, je l'ai laissé partir presque sans un mot, j'évitais de le regarder s'habiller, par peur de me brûler la rétine. Je me suis mise nue, à la fenêtre, je me foutais que le garagiste puisse me voir, j'ai souri, courageusement. Je me suis regardée dans le miroir, ensuite : j'étais belle.

Petite pisseuse, mais belle.

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Commentaires
J
de superbes mots, petite pisseuse !
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Avant-propos

Lecteur, lectrice,
Mon nom est (presque) Coppélia Brulé et ceci est (presque) mon histoire. 
Génétiquement bizarre, tenant autant de la méduse que de l'homo erectus, j'essaye de vivre parmi les humains. 

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