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11 novembre 2010

#97

Il a mille fois raison. Arian, je veux dire. Je crois que ma béquille, c'est cette plongée, tête en avant, vers le maelström, là où tout est englouti sous les flots titanesques, cette part que l'on ne peut décrire, que même la plus aimée des personnes aimées ne peut partager, là où je suis seule. Ma béquille, c'est l'écriture de ce blog, qui réconcilie ma part d’égoïsme irréductible avec mon désir profond de partage et d'amour. C'est là où je vous tends la main, où je vous ouvre mes tiroirs, où je sors pour vous les plus intimes de mes vieilles photos. C'est là où je regarde ces images blanchies, écornées, avec tendresse. Je n'ai pas le don d'indulgence, ni envers moi-même, ni envers autrui. Mais votre regard sur cette drôle de demeure intime - cachettes, greniers, photos pornos cachées sous le lit, cuisine en formica, placards emplis de Tupperware et de verres en pyrex, draps maculés, poubelles qui dégueulent et posters de rock-stars au mur - lui confère une certaine beauté, farouche, sauvage, obscure et lumineuse à la fois, comme dans la lentille d'un kaléidoscope.

Aujourd'hui, grâce à lui (et quelques autres, F, Az, François, Nico, Dionys... je ne peux pas ne pas vous citer, vos petits mots sont autant de cailloux blancs qui me permettent de m'enfoncer au plus profond, tout en sachant que je pourrai revenir, et que je serai encore humaine, après cela), je me déteste un peu moins.

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Commentaires
N
Si l'on ne perd que ce que l'on a déjà, on a tout à gagner. Je ne sais pas si ce que cela veut dire mais j'ai pensé donc j'écris. BBB. Bon Big Bang.
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M
Aucune raison de te détester, vraiment. Tu possèdes une vraie richesse et, comme tout un chacun, tes zones d'ombre, que tu as la franchise de ne pas chercher à dissimuler, mais sur lesquels tu sais nous entrouvrir la porte avec le talent qui est le tien.
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D
C'est bien ces pièces secrètes qu'on ne montre pas à ses proches, ces choses qu'on entasse dans la demeure intime dont tu parles qui leurs sont fermées...Mais ce qui permet que ces endroits soient aérés ce sont les fenêtres qu'on ouvre sur internet!<br /> <br /> Parce que ces entassements qui nous paraissent si sales et immontrables, nous en avons tous, crois moi. Parce que tu fais confiance à la bienveillance de tes lecteurs qui n'aurons pas une vision aussi péjorative que tu en as sur toi même, puisque eux même se reconnaissent dans ce genre de capharnaum...Oui, il faut apprendre à lui trouver une certaine beauté parce que c'est aussi ce qui nous fonde!
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A
Et quelquefois c'est l'inverse, on est dans le vrai monde et un objet surgit, petit clin d'oeil gaiement pervers, qui rappelle l'abîme sans le faire exprès. On saisit la chose innocente avec un demi-sourire, on lui explique ce qu'elle veut dire, on la glisse dans une enveloppe et on la confie au monde bien réglé des humains.<br /> Coppélia, pas de cailloux blancs: la dernière fois que j'en ai posé un pour quelqu'un c'était sur sa tombe. Mais je suis prête à te sacrifier autant de lattes de mon pont qu'il te faudra pour te construire ton radeau de méduse.
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A
Incurable, je suis. J’ai lu fornica ;-) Mon bromure, putain, où est mon bromure, pas les goutes, celui en suppositoires ? Vite !<br /> <br /> Très touché de cette citation au grand jour. Un peu ému. De ta référence à des mots qui m’ont paru et me paraissent toujours si incomplets… Le sujet est si vaste. Si passionnant. J'ai tant travaillé, autrement, cette question ! Nous sommes différents par la forme ou plus exactement par les symptômes, mais en te lisant, outre une virtuosité pour l’écriture et le jeu d’ombres et de lumières, que je ne retrouve pas chez moi, je retrouve ces questions de fond que j’ai, et que, sur toi, j’ai peut-être la chance d’avoir sinon résolu, sinon domestiqué, au moins accepté et formulé. Par l’écriture, par la lecture, et aussi par la mise en œuvre. J’aime les BMW, j’en ai une. Comme tous ceux qui commentent, je ne sais pas si les mots dits te servent réellement. Je pense juste qu’ils te permettent d’oser t’avouer que tu les penses confusément. Ils te permettent plus de créer des amorces pour les formuler. En cela Proust, le divin Proust, le plus métaphysique des grands littérateurs, dit que l’on croit souvent que les mots des autres sont des commencements, où chercher la vérité, toute prête, alors qu’au contraire, ce qui pour celui qui écrit est une conclusion est un commencement pour celui qui lit. Ce qui éclaire ton blog d’une bien jolie lumière, puisque nous te lisons et tu nous lis, puisant peut-être les uns les autres nos étincelles de commencement d’une pensée, d’une idée, d’une confirmation, d’un rejet, d’une érection dans ces lectures croisées… Alors écris et cris. Et au vu de la puissance de ce qui t’anime, il me semble évident qu’un seul biais n’épuisera pas la totalité de ce qui te brûle (tu mords, un peu, le détour par le mystérieux « brule » de Coppélia ? la classe, non ?). Le cul, sans doute, est ton autre façon, une autre façon. Mais je crois que tu ne trouveras la paix que quand tu auras trouvé celui ou celle (serais-tu conformiste ?) qui saura donner ce que tu attends sans casser ce que tu protèges pour récolter ce que tu brûles de donner. D’où l’intérêt de se construire, de s’identifier comme seule instance capable, et de construire, à partir de soi, sa propre communauté, pour ma part courte, limitée, mais choisie.
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Avant-propos

Lecteur, lectrice,
Mon nom est (presque) Coppélia Brulé et ceci est (presque) mon histoire. 
Génétiquement bizarre, tenant autant de la méduse que de l'homo erectus, j'essaye de vivre parmi les humains. 

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